mercredi 28 février 2018

Newsletter n°1

Newsletter Les mots de Ueshiba
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Photo Ueshiba kotoba
Newsletter n°1 - mars 2018
Chinkon kishin no hô 鎮魂帰神の法
Au début de chaque entrainement, Maître Ueshiba Morihei exécutait une préparation physique et psychique appelée « chinkon kishin no hô » [litt. « méthode pour calmer l'âme et s'unir au divin »], dont Ame no torifune et furitama sont des séquences. Méthode [hô] qu’il avait apprise auprès de Deguchi Onisaburô, le leader de l’Ômoto-kyô. Le terme kishin 帰神 désigne une forme d’unification de l’individu avec le divin. Cette méthode permettait d’atteindre un état de transe que Ueshiba et Deguchi considéraient comme une forme de possession par un kami : un kamigakari 神がかり [litt. « accroché par une divinité »]. Toutefois, ce n’est pas une possession avec un kami quelconque que désigne le terme de kishin, mais l’unification avec Ame-no-mi-naka-nushi-no-kami [litt. kami maître de l’auguste centre du Ciel], le « dieu de l’origine unique » selon Ueshiba. Pour Ueshiba et Deguchi, kishin était une forme de transe qui permettait de se centrer et ainsi de devenir libre, contrairement aux deux autres formes de possession inférieures, shinpyô et shinken. Selon le fondateur de l’aikidô, l’état psychique spécifique de kishin était essentiel car il lui permettrait d’exécuter les techniques spontanément [shizen ni].

                     
« En d’autres termes, cette méthode consiste à venir à bout de la tâche qui nous a été impartie, à progresser vers l’unification avec l’âme divine de l’esprit. C’est devenir semblable au grand univers. »
「つまりその方法は与えられたつとめを尽すこと、精霊のご神霊にむすんでゆくことである。大宇宙に同化することになるのであります。」
Ueshiba Morihei, Takemusu Aiki vol. 1, p. 140.
 
Le chinkon kishin chez Deguchi Onisaburô
« Onisaburô, à la suite de Honda, relève 362 principes de kishin, dont le kishin inspiré par un tiers, qu’il popularisa. Cette pratique nécessitait trois acteurs : le kannushi, médium, qui devait recevoir la divinité en son sein ; le saniwa, médiateur, qui devait veiller à sa sécurité et identifier la divinité descendue ; et le joueur de koto, qui était chargé d’appeler la divinité. Dans la pratique instaurée par Honda et reprise par Onisaburô, le saniwa endossait le rôle des deux derniers acteurs et jouait de la flûte à la place du koto. Le cofondateur de l’Ômoto-kyô distingue trois formes de kamigakari que le rituel peut permettre d’atteindre : le shinpyô, forme la plus inférieure, qui correspond à la possession du corps du kannushi par un esprit inférieur ; le shinken, la descente 
Photo article
Deguchi Onisaburô en posture de chinkon (photo datant de 1900 ou 1902)
d’un être supérieur dans l’esprit du médium ; et le kishin, forme la plus estimable, qui représente l’unité parfaite avec la divinité Ame-no-minaka-nushi. Cette dernière forme est celle qui permettra la gouvernance de toutes les choses de l’Univers. »
 
Pour aller plus loin
 
Joffrey Chassat, Transe et gouvernement de soi et du monde selon Deguchi Onisaburô, 2018.
https://www.amazon.fr/Transe-gouvernement-monde-Deguchi-Onisaburo/dp/2916537244/ref=sr_1_sc_1?s=books&ie=UTF8&qid=1520076985&sr=1-1-spell&keywords=trtanse+et+gouvernement
Au début du XXe siècle, Deguchi Onisaburô, Maître de Ueshiba Morihei, est célèbre dans tout le Japon pour ses techniques de transes, et son charisme de leader. Il théorise sa pratique en mettant en relation l'art de se gouverner soi-même et de gouverner le pays, voire le monde, avec les différentes formes de possession. Ueshiba Morihei reprendra les techniques de transes, chinkon kishin no hô, de Deguchi pour les mettre aux fondements de sa pratique, l'aikidô. L'étude de Joffrey Chassat est une incursion dans le monde extraordinaire de Deguchi.
Deguchi Onisaburô (1871-1948)
Deguchi Onisaburô, auteur prolifique, calligraphe, peintre, sculpteur, poète, potier de renom, était le chef de file d'une importante communauté religieuse pendant la première moitié du XXe siècle : l'Ômoto-kyô. Il fut l'un des maîtres spirituels de Maître Ueshiba. Les deux hommes se rencontrent en 1919 et Ueshiba Morihei déménage aussitôt à Ayabe, siège de l'Ômoto-kyô, l'année suivante. Plusieurs années plus tard, en 1932, ils fondent ensemble l' « Association pour le budô authentique » avec Deguchi comme président.
Personnage
Newsletter d'information sur le vocabulaire de Ueshiba Morihei
par Joffrey Chassat et Bruno Traversi
(laboratoire TEC du STAPS Université Paris V Sorbonne)
contact : bruno.traversi@yahoo.fr

Takemusu Aiki, Volume 3 de Ueshiba Morihei et Takahashi Hideo


Traduit du japonais par Pierre REGNIER, Seiichi KURIHARA et Bruno TRAVERSI. Préface et Notes de Bruno TRAVERSI.




Takemusu Aiki est le livre que Ueshiba à écrit à la fin de sa vie avec Takahashi Hidéo. Cet ouvrage essentiel n’avait jamais été traduit en aucune langue jusqu’à aujourd'hui Un manquement certain à la mémoire du fondateur de l’aikido d’autant que l’importance de l’ouvrage était signalée lors de la préface de l’édition japonaise par son fils Kisshomaru, doshu à l’époque : « Parmi l’abondance des livres sur l’aikido, Takemusu Aiki est l’œuvre qu’il faut toujours garder sur soi car il exprime sans détour l’esprit du vénérable Morihei et attire notre attention avec force sur sa signification essentielle. »
“L’univers et le corps humain sont une même chose. Si on ne sait pas cela, on ne comprend pas l’aiki. Parce que l’aiki est issu du mouvement de l’ensemble de l’univers.”

Ueshiba Morihei
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Ueshiba Morihei (1883 – 1969) a fondé un art destiné à dépasser toutes formes de conflits, à transcender la notion même d’ennemi en faisant de chaque individu une âme soeur. Par ses prodiges,
Ueshiba Morihei a montré que la force spirituelle d’abandon de soi surpasse en efficacité la force armée.
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